Le bogolan est une teinture particulière dans les tons de terre qui se réalise avec des plantes naturelles. provenant du Mali, tout le Sahel (et même plus) s’habille avec ces tons, surtout les hommes (les chasseurs, les guerriers..).
Le bogolanfani – comme on l’appelle au Mali – veut dire « l’étoffe de boue« .
Sa préparation est minutieuse et ne se fait pas avec n’importe quelle plante.
Le bogolan se teint sur un tissu de coton de couleur écrue tissé en bandes cousues ensembles.
Les motifs sont géométriques, parfois figuratifs mais c’est rares (têtes humaines, cases…). Issu de la zone de Bamako et teints traditionnellement par les femmes ; ces motifs ont traversé le secteur pour se trouver dans une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest.
Ces vêtements étaient essentiellement portés par les chasseurs, les femmes enceintes ou ayant leurs règles. D’une manière générale, le vêtement se porte pour toute personne risquant d’avoir du sang. Ce vêtement possède des pouvoirs qui permettent à celui qui le porte d’être protégé.
Une poche sur un habit avec un motif en forme de case – L’envers d’un tissu teint en bogolan –
Des morceaux de bogolan intégrés dans un tableau
LES DIFFERENTES ETAPES
La pigmentation végétale du tissu.
Le teinturier va choisir la teinte qu’il veut donner au tissu :
- la couleur jaune s’obtient avec la feuille de N’galaman, issue d’un arbre de la famille des Combretaceas appelé l’Anogeissus Leocarpus, appelé également le bouleau d’Afrique.
- La couleur rouge s’obtient avec l’écorce du n’tjankara (Combretum glutinosum).
Ces deux produits sont mélangés à de l’eau et chauffé afin d’obtenir la teinte qu’on veut.
Le teinturier va ensuite travers des motifs au pochoir avec de l’argile ou de la boue. Au besoin on va passer plusieurs couches d’argile afin d’épaissir le motif. Cette argile va se mêler à la teinture encore fraîche et devenir noire après séchage et lavage à l’eau claire. Plus il y aura de couches, plus le motif sera noir. Cette réaction est issue de la rencontre entre l’oxyde de fer de la boue argileuse et l’acide tannique de la décoction des plantes.
Cette boue argileuse est issue des marigots et conservées pendant au moins un an. Elle est riche de sels minéraux. Le tissu est couvert de cette boue autour des motifs, à l’aide d’une spatule et parfois d’une brosse à dents.
Le teinturier va faire un mélange d’eau de javel et de savon ou de soude caustique avec de l’arachide et du mil. Il veillera à faire de la pâte pas trop liquide pour éviter de couler. Il va passer les contours voulus avec un pinceau et attendre que cela sèche pour secouer le surplus de pâte. La trace blanche va rester.
Le tissu va être lavé à l’eau claire puis séché ; il est prêt !