LE BANNISSEMENT DES FILLES, UNE TRISTE REALITE
Naître fille – loin de moi l’idée d’une dénonciation quelconque – est un vrai défi dans certaines zones du Burkina Faso, plus spécifiquement sur le plateau mossi.
Se battre contre les préjugés, les interdits, les us et coutumes (excision, scarification, mariage forcé) occupe une très grande partie de la vie des filles du plateau mossi. Les sujets tabous et le silence qui les entoure font que beaucoup de questions restent sans réponse à jamais.
La vie s’organise autour de la tradition, des us et coutumes, les filles sont reléguées au second rang et n’ont pratiquement pas leur mot à dire ni pour leur propre vie ni pour aucun des sujets les concernant. Les mariages sont des accords entre familles, amis, donc entre communautés.
Transgresser ces lois et ces coutumes entraine de sévères conséquences qui vont du mariage forcé – et plus grave encore – au bannissement.
Le BANNISSEMENT : parlons-en ! Ce mot donne froid dans le dos ; une fois prononcé il met fin à un espoir, à une vie. Être bannies dans la société très traditionnaliste où nous vivons, signifie en terme simple : être considérées comme inexistantes pour la société, être insignifiantes, être mortes……
Parallèlement : être bannies dans une famille signifie la honte, le déclassement de cette famille sur le plan coutumier.
Être enceinte hors mariage est un vrai drame sur le plateau mossi, cela entraîne de nombreuses conséquences graves allant du bannissement jusqu’à la mort !
Les préjugés, les coutumes et les phrases non dites qui entoure le bannissement en cas de grossesse d’une fille entraine comme conséquence qu’elle est bannie de sa famille nucléaire, ensuite de son village, et enfin de toute la société.
Cette jeune fille se retrouve sans repères, sans attaches, sans absolument rien et se retrouve livrée à elle-même.
Les coutumes exigent qu’elle n’ait droit à aucune visite, qu’elle ne peut rencontrer aucune personne de sa famille. La coutume affirme que si les yeux de cette jeune fille se pose sur son géniteur, ce dernier va mourir. Sa présence entrainera une série de catastrophe allant de la sècheresse à la famine et çà la mort.
Beaucoup d’entre elles sont malmenées, blessées, humiliées et même tuées dans le plus grand secret.
Alors la seule solution pour ces personnes victimes de bannissement c’est la rue ; avec toutes ses conséquences comme la prostitution, l’infanticide, les suicides et j’en passe………
Dans mes recherches de solutions, j’ai été amenée à sillonner plusieurs sites et les informations que j’ai reçues, varient d’une zone à l’autre. Cela me laisse perplexe sur la véracité de certains propos recueillis auparavant.
Loin de moi l’idée de contredire systématiquement les coutumes, j’ai foi toutefois au changement des mentalités ; disons qu’elles commencent déjà à changer avec plus de tolérance et plus de cohésion. Ne dit-on pas que l’Afrique est une terre d’accueil ???