Un vaccin contre le paludisme ?

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Depuis un siècle, les recherches se poursuivent aux quatre coins du monde afin de mettre au point un vaccin pour lutter contre la Malaria.
La recherche s’est vraiment intensifiée depuis trente ans et de nombreux laboratoires se sont penchés sur la question aussi bien en Afrique, qu’en Grande Bretagne, aux USA, en France… et en travaillant en partenariat entre différents pays afin de mutualiser leurs efforts

Cette maladie cause chaque année entre 400 000 et 600 000 décès dans le monde (personne ne s’accorde sur les chiffres exacts). La plupart des décès concernent des enfants de moins de 5 ans (80% environ).
Cette maladie concerne essentiellement des pays chauds mais surtout des pays pauvres, ce qui l’a faite surnommée « la maladie de la pauvreté« .
Les thérapies sont essentiellement curatives au sein de ces pays, elles ont fait de nets progrès mais restent assujetties aux moyens financiers.

La prévention (moustiquaires imprégnées, évacuation des eaux stagnantes, sensibilisation à l’hygiène corporelle) porte ses fruits et permet d’éviter de nombreux décès.

Il est par contre à craindre que la pandémie du COVID 19 mette à mal de nombreux systèmes de santé et ainsi voir le nombre de décès repartir à la hausse ce qui a été le cas en 2020. Cette année-là, le nombre de cas de paludisme s’est élevé à 241 millions de personnes dans le monde soit 14 millions de plus qu’en 2019. Les décès ont augmenté de 12% rien que sur le continent africain.

LES VACCINS

Plusieurs vaccins voient actuellement le jour ; notamment le « Mosquirix » (RTS,S), développé par GlaxoSmithKine, qui a fait l’objet de nombreux essais cliniques.
Son efficacité reste assez faible (30 à 39%), néanmoins, L’OMS l’a mise sur le marché et préconise la vaccination des très jeunes enfants en Afrique sub-saharienne. C’est actuellement le seul vaccin mis sur le marché dans plusieurs pays d’Afrique.
L’OMS préfère vacciner les enfants sachant que 30% d’entre eux éviteront une forme sévère du paludisme. Ce vaccin a obtenu en 2015 un avis positif de l’Agence Européenne des Médicaments ».

Depuis 2019, ce vaccin a été testé à grande échelle au Malawi, Ghana, et au Kenya. Depuis lors près d’un million d’enfants a reçu un vaccin. En octobre 2021, l’OMS préconise alors une vaccination à grande échelle dans tous les pays fortement impactés par la maladie.

AU BURKINA FASO

Le Burkina Faso s’est également lancé dans la recherche depuis 2017, grâce à des scientifiques burkinabè basés à Hounde.

Ces recherches réunissent :
– des chercheurs burkinabè de la direction régionale de l’Ouest de l’Institut de Recherche en Sciences et en Santé (IRSS, un des 4 instituts du CNRST)) sous la responsabilité du professeur Jean Bosco Ouedraogo.
– la London School of Hygiene and Tropical Medecine (Grande Bretagne).
– Le Malaria Research and Training Center de l’Université des sciences, techniques et technologiques de Bamako (Mali).

Il ressort de ces recherches que le vaccin RTS,S ( Mosquirix) associé avec la CPS, permettrait de réduire d’environ 70% le nombre de cas de paludisme grave, et ainsi qu’autant de décès dus à cette maladie.

La restitution de ces recherches a été présentée au gouvernement et au public, le 25 novembre 2021 à Ouagadougou par le professeur Ouedraogo Jean Bosco.

Les résultats de cette recherche pour l’année 2021 sont extrêmement prometteurs et montrent une efficacité allant jusqu’à 77%.

Le vaccin a pu être administré à 450 enfants au Burkina Faso. Il doit être testé en 2022 sur une échelle plus importante d’environ 5000 enfants africains issus de plusieurs pays infectés.

ET MAINTENANT ?

Cette bonne nouvelle ne doit pas cependant masquer un soucis qui concerne actuellement le Rwanda, l’Ouganda et la Corne de l’Afrique (dans l’état actuel des études). Il a été mis à jour des résistances du moustique (l’Anophèle) aux insecticides et l’apparition d’anophèles invasifs tant en ville qu’en zones rurales. On note une nette augmentation à la pharmacorésistance.

Néanmoins en 20 ans, 21 pays du globe ont éliminé le paludisme (10 d’entre eux ont été certifié par l’OMS comme ayant éradiqué la malaria). L’objectif de l’OMS est d’éliminer cette maladie d’au moins 35 pays d’ici 2030. Pour cela il est indispensable de développer d’autres recherches sur des vaccins et médicaments afin de lutter régulièrement contre les mutations du parasite.

Juillet 2023 ; une très bonne nouvelle, un vaccin contre la paludisme vient officiellement d’être mis sur le marché au Burkina Faso. Cliquer ici